Le Musée de La Poste a ouvert une nouvelle exposition temporaire « Nouvelles du paradis. La carte postale de vacances » du 6 septembre 2023 au 16 mars 2024. Si chacun a une histoire avec la carte postale, la connaissons nous vraiment ? L’exposition offre aux visiteurs l’opportunité d’appréhender la carte postale sous tous ses aspects, à tous les stades de son existence. Le Musée de La Poste a travaillé avec les Archives Nationales.
« Le Musée de La Poste, structuré par une logique de musée de société, souhaite favoriser une approche réflexive sur l’histoire et les métiers, mais également sur les pratiques et les représentations liées aux échanges. Le parti pris est ici de proposer des regards croisés sur la carte postale de vacances : historiens, sociologues, artistes…Cet objet, banal, est le reflet de notre société à la fois en tant que support d’une certaine manière d’écrire, mais aussi synthèse visuelle de notre expérience de l’ailleurs. Qui plus est, après avoir été incontournable pendant près d’un siècle, la carte postale est aujourd’hui en train de se transformer. »
Valérie Perlès, conservatrice du Patrimoine, Commissaire de l’exposition.
On retrouve 4 thématiques :
1 – La carte postale, objet visuel : la fabrique du regard touristique
Depuis la fin du XIXème siècle, la carte postale joue un rôle clef dans la mise en image des territoires. D’abord lié aux migrations volontaires ou forcées, elle s’impose peu à peu comme un rituel vacancier avec l’essor des congés payés et du tourisme de masse. La carte a façonné l’imaginaire visuel moderne de l’ailleurs, participant à la construction de véritables stéréotypes visuels de territoires via la représentation de monuments , bords de mer, sommets enneigés, personnages typiques ou scènes pittoresques.
2 – La carte postale, objet économique : l’essor d’une industrie
De sa fabrication à sa diffusion, la carte postale nécessite la mobilisation d’un certain nombre de savoir-faire, de compétences et de moyens. Partons à la rencontre des hommes et des femmes, artistes et professionnels, derrière la carte postale ! Soumis à une concurrence de plus en plus rude, les éditeurs de cartes, véritables entrepreneurs de l’image, convoitent les sites fréquentés, amendant sans cesse leurs collections pour qu’elles coïncident au mieux avec les goûts changeants des consommateurs, ajoutant souvent au point de vue « idéal », un ciel bleu azur…En parallèle, les stratégies publicitaires se multiplient, incluant notamment, la création de différents supports pour promouvoir les cartes postales.
3 – La carte postale, objet de correspondance : l’émergence d’un rituel
Lors de l’apparition de la carte postale dans l’Europe en 1869/1870, la possibilité de dévoilement dans la sphère publique d’une correspondance associée à l’intimité surprend, voire fait débat. Progressivement, les rédacteurs, qui évaluent l’intérêt de ce nouveau support, peu couteux et illustré, s’adaptent et inventent de nouvelles formes d’écriture, allant de la simple marque d’affection à la rédaction du récit condensé en quelques lignes. Lorsqu’elle est expédiée, la carte postale agit comme un puissant vecteur de lien social.
4 – La carte postale, objet de collection : une postérité inattendue
La carte postale se veut aussi support d’informations pour les amateurs de traditions et de contrées lointaines. Mieux, elle se hisse dès ses premiers temps au rang d’objet de collection, à travers des circuits d’échange à l’échelle du monde.
Que signifie donc envoyer une carte postale en 2023 ?
« C’est presque un geste militant. Elle incarne un investissement de soi, du temps consacré, une dépense, autant de signes venant témoigner de l’affection et de l’estime que l’on porte à son destinataire. » Valérie Perlès, commissaire de l’exposition.
En conclusion : envoyez des cartes postales, avec un beau timbre et une belle écriture…
Un très beau catalogue de l’exposition est en vente à la Boutique du musée.
Marie-Eve Bouillon, Valérie Perlès, Nouvelles du paradis. La carte postale de vacances, Loco éditions, 250 p, 250 illustr, 2023
Un collector de 8 timbres autocollants à validité permanente représentant des flammes postales touristiques : Saint-Tropez (1961), Evian (1954), Annecy (1959), Paris (1957 et 1966), Le Mont Saint-Michel (1968), Biarritz (1960) et Chamonix (1954).
Disponible à la boutique du musée.
A consulter aussi :
– Anne-Gaël Dugua, La représentation du patrimoine architectural et urbain sur les timbres-poste et les flammes postales en France, 1980-2005, Mémoire, Université Paris VII Denis Diderot, 2005, 123 p (cote 4°3045). Consultable au Centre de ressources et documentaires du Musée de La Poste.
Remerciements à Perrine Bisson.