Tous les ans, L’Art du Timbre Gravé édite une œuvre destinée à accompagner l’association dans sa communication et autour d’événements qu’elle initie ou auxquels elle participe. C’est à Marie-Noëlle Goffin – auteure notamment de plus de 70 timbres – qu’a été a confié la réalisation de la gravure de l’année 2022. Thème choisi par l’artiste : Notre-Dame de Paris. Et titre de cette création, « Résurrection »…
« Ce n’est pas nécessairement religieux, j’ai pris Notre-Dame pour thème parce que c’est un sujet d’actualité, parce que l’édifice est en pleine restauration, et je crois que ça intéresse beaucoup de gens, explique Marie-Noëlle Goffin. Et puis je voulais aussi rendre hommage à travers ce travail à Eugène Viollet-le-Duc, l’architecte rénovateur de la cathédrale au XIXe siècle, celui à qui on doit notamment la flèche qui a été détruite lors de l’incendie et qui sera reconstruite à l’identique. »
On ne le sait pas toujours, mais Viollet-le-duc était présent sur les toits de Notre-Dame. Il figurait parmi les statues représentant 12 apôtres ou évangélistes (leur dépose pour restauration au moment de la catastrophe les a miraculeusement épargnées du feu) positionnées en biseau au pied de la flèche. Saint-Thomas était le seul à se tourner vers la bâtisse – les autres statues font face à Paris -, pas par hasard, il tient dans les mains une règle de mesure… et a tous les traits de l’architecte.
Marie-Noëlle Goffin a voulu dépeindre Notre-Dame telle qu’elle était et telle qu’elle sera à sa réouverture annoncée pour 2024. Avec sa flèche, sa nef, toutes ses statues… « J’ai choisi de monter la cathédrale de trois-quarts arrière, vue de la rive gauche de la Seine, pour faire apparaître ces éléments, indique l’artiste. Et aussi parce que la façade est très plate, et que j’aime les volumes, que je vois en volume. »
Fidèle à ses habitudes, elle a aussi « ajouté » des détails, des fragments complémentaires autour de son sujet principal. Comme un soleil géant surplombant Notre-Dame, elle y a placé une des trois rosaces de vitraux de la cathédrale. Et à la base, en une sorte d’écrin corallien, une zone végétale, existante mais idéalisée.
Une belle « résurrection » avant l’heure.
Rodolphe Pays