Sommaire et édito du numéro Del. & Sculp. N° 26 décembre 2024 – juin 2025 de la revue Del. & Sculp. éditée par l’association l’Art du Timbre Gravé.

Sommaire

• Éditorial « A notre Ami Yves Beaujard
• Témoignages de la communauté philatélique au maître graveur Yves Beaujard
• Gravure ATG « Pour vous » par Louis Genty
• Rencontre avec Sylvie Patte et Tanguy Besset par Gauthier Toulemonde
• Interview de Philippe Wahl, PDG du Groupe La Poste par Rodolphe Pays
• Le castor de la province du Canada par Richard Gratton
• Carte ATG 2025 « Doris et Cabestan » par Patrick Dérible
• Infos ATG

Éditorial : A notre Ami Yves Beaujard

« Juin 2024. Salon Paris-Philex, puis Journées de l’estampe contemporaine, place Saint-Sulpice, à Paris.
Au même moment nous apprenions la triste nouvelle : le décès le 4 juin à Étampes, Essonne, du graveur Yves Beaujard à quatre-vingt-quatre ans.
Nous lui rendons hommage par cet éditorial et aussi par les témoignages de la communauté philatélique (pp.4-5).
Yves était un graveur passionné par son métier et passionnant. Il défendait toujours la gravure. Il deviendra de 2005 à 2016 vice-président de la nouvelle association « Art du Timbre Gravé », créée par Pierre Albuisson. Yves gravera en 2005 la première « estampe taille-douce ATG » (dessin de Marc Taraskoff) qui sera reprise en 2011 sous forme d’emblème dans le bandeau de la revue « Del et Sculp ». Il réalisera en 2015 le dessin et la gravure de « Janus » pour les dix ans de l’association ATG.
« Avoir la volonté de se discipliner, la gravure en taille-douce, contrairement à l’eau-forte où l’on est très libre, requiert une grande rigueur » dira-t-il.
Yves Beaujard était un homme charmant, gentil, serviable et d’une grande délicatesse. En 2008, il avait remporté le concours de la Marianne choisie par le Président de la République. Cette « Marianne et l’Europe » est appelée par les philatélistes « la Marianne de Beaujard ». « Je l’ai voulue classique, à la façon d’une statue grecque. Elle est prise dans un élan, elle symbolise l’Europe en mouvement » disait-il.
Commissaire d’une exposition en 2009 « Les visages de la République en France » du Musée de La Poste au Centre culturel des Postes à Rio de Janeiro, j’avais proposé à Yves de venir pour des démonstrations et le vernissage de l’exposition (via l’ambassade de France au Brésil) dans le cadre de l’année de la France au Brésil.
Je me souviens de cette complicité, de cette inauguration mémorable du 7 octobre 2009, de cette promenade au mont Pain de Sucre, de cette visite à la « Casa da Moeda do Brasil » (l’imprimerie des timbres et des monnaies) dans la banlieue de Rio de Janeiro. Yves avait pu discuter avec les autorités et montrer les portraits des billets de banque de pays d’Amérique du Sud qu’il avait gravés.
Je me souviens aussi de sa belle écriture sur ses cartes postales ou ses dédicaces personnalisées.
Je me souviens également de Monacophil 2019, où, avec son épouse Anne et sa fille Sophie et les artistes graveurs Line, Elsa, André, nous avions célébré son quatre-vingtième anniversaire lors d’un dîner privé.
Et dernièrement avec Alice, nous avons choisi l’image d’Yves gravant pour l’une des trois photos de la couverture du dossier de « l’art du timbre-poste gravé en taille-douce » inscrit au Patrimoine culturel immatériel en France. Comme le prévoit l’Unesco, la transmission du savoir est un élément essentiel pour sauvegarder ce patrimoine vivant. Et Yves nous disait : « Il faut encourager les jeunes talents, les mettre en situation, pour qu’un jour ils puissent à leur tour graver des portraits.  »

Pascal Rabier, président

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