Sommaire et édito du numéro 23 de juin 2023 – décembre 2023 de la revue Del. & Sculp. éditée par l’association l’Art du Timbre Gravé. Vous pouvez consulter la version pdf de ce numéro en fin d’article !
Sommaire
- Éditorial : Le langage amoureux des timbres-poste
- Impressions de voyage – St-Pierre-et-Miquelon par Jean-Jacques Mahuteau
- Czesław Słania, le graveur aux mille timbres (suite) par Monika Nowacka
- Christophe Laborde-Balen, « Le timbre s’inscrit dans l’histoire de la gravure » par Rodolphe Pays
- Benjamin Van Blancke, « Encré dans l’histoire » par Gauthier Toulemonde
- Claude Perchat (1952-2022), une amie s’en est allée… par Anny Boyard
- Julie a lu
- Infos ATG
Éditorial : Le langage amoureux des timbres-poste
Le langage amoureux des timbres-poste
Dans les années 1880, le timbre-poste ne sert pas seulement à affranchir des lettres et à faire la joie des collectionneurs. Comme il existe le langage des fleurs, il y a aussi le langage des timbres. La manière dont le timbre est collé sur la lettre a une signification spéciale que seuls peuvent comprendre ceux qui ont la clef de ce langage.
Ainsi, au début du XXe siècle, il y a plus de 50 façons de coller le timbre sur une enveloppe et 50 façons de se dire des choses intimes, sans que personne ne puisse comprendre.
Jusqu’aux années 1925, les timbres aux types Sage, Blanc, Mouchon, Merson, Semeuse et Pasteur ont été utilisés. En fonction de son positionnement, le timbre – collé à droite, à gauche, debout, la tête en bas ou incliné selon l’angle – exprimait :
- Je vous aime
- Doux baisers
- Mon cœur est à vous
- Tout à vous
- Je te reste fidèle
- Tendre souvenir
- Crois en moi
- Douces caresses
- Je vous attendrai
- Je brûle de vous voir
- Espérez
- Attends réponse
- Ne m’oubliez pas
- Folles passions
- Ton silence m’inquiète
- Je ne vous aime pas
- Mon cœur est à un autre
- Oubliez-moi
- Adieu
- Merci
De nombreuses cartes postales se sont fait l’écho de ce langage avec les timbres d’usage courant en France mais aussi en Belgique, Pays-Bas, Suisse, Allemagne, Grande-Bretagne et au Luxembourg. Bien sûr le code variait selon l’éditeur des cartes postales.
Dans les années 1950, on retrouvera ce langage sur des cartes postales à travers les timbres aux types Mazelin, Gandon, Muller puis aussi à travers certains timbres d’usage du quotidien représentant des sites et monuments, comme Saint-Bertrand-de-Comminges, Cahors, Marseille ou les armoiries du Béarn, de Franche-Comté et d’Artois.
Aujourd’hui, pour éviter la surveillance numérique*, je vous encourage à utiliser le timbre-poste et à lui faire exprimer par son placement sur l’enveloppe votre propre code amoureux ou personnel.
En fin de compte, ce qu’il y a de plus intéressant dans une lettre, c’est l’enveloppe…
Pascal Rabier, président