La Poste émet le 2 octobre un bloc feuillet d’un timbre à l’occasion des 140 ans du voyage inaugural de l’Orient Express Paris – Constantinople. Broll et Prascida signe cette création pour ce train mythique.
Un ingénieur belge Georges Nagelmackers (1845 – 1905) originaire de la ville de Liège crée en 1876 la Compagnie internationale des wagons-lits. Il observe lors d’un voyage aux Etats-Unis le matériel roulant : les wagons-lits Pullmann. Il introduit ce nouveau matériel sur le continent européen. A partir de 1883, la Compagnie développe un réseau de trains de luxe qui parcourent l’Europe jusqu’au Moyen-Orient. Le premier train sera L’orient Express, train devenu mythique.
Ce bloc-feuillet créé par Broll et Prascida évoque ce voyage inaugural en 1883. L’artiste sera présente lors d’une séance de dédicaces le vendredi 29 septembre 2023 de 10 h 30 à 12 h 30 au Carré d’Encre, 13 bis rue des Mathurins, Paris 9ème.
« Créé en 1883 par le Belge Georges Nagelmackers, fondateur de la Compagnie internationale des Wagons-lits, devenu le train de l’Europe de Paris à Constantinople avant 1914, l’Orient Express est aussi une victime de la Première Guerre mondiale. Il renaîtra – et c’est exceptionnel – par un traité de paix, celui de Versailles qui décide la création d’un nouveau train, le Simplon-Orient-Express (SOE). Son itinéraire est un reflet de la géopolitique puisqu’il va rouler sur les rails de la nouvelle Europe balkanique, dans la paix retrouvée. Le 11 avril 1919, il va pour la première fois franchir le tunnel du Simplon, ouvert en 1906, pour relier Lausanne, Milan, Venise, Trieste et Belgrade ou peu après, à Nisch, le train est scindé en deux, une partie se dirigeant vers Istambul, l’autre vers Athènes. A Belgrade, le Simplon Orient Express est rejoint par son ancêtre, l’Orient Express qui, lui, continue d’emprunter au départ de Paris, la voie danubienne du nord depuis la gare de l’Est, via Munich et Vienne. La nouvelle ligne du sud permet, en principe, un gain de temps considérable. on confondra souvent les deux branches, mais celle du Simplon-Orient Express deviendra vitre Célèbre en raison de ses nombreuses mésaventures. »
Jean des Cars, « Les années folles de l’Orient Express », Beaux Arts éditions, Hors-série, à l’occasion de l’exposition « Il était une fois l’Orient Express », 2014, Institut du Monde Arabe
Fonds de dotation Orient Express :
« Le fonds de dotation Orient Express, créé en 2016 à l’initiative de la SNCF et de la société Orient Express, a pour objet la réalisation, le soutien et la promotion de toute action
d’intérêt général en faveur des arts, des cultures ou des savoir-faire (d’excellence), et plus particulièrement le rassemblement, la préservation, la gestion, l’enrichissement et la conservation d’une collection de tous objets en lien avec l’univers, l’esprit, l’histoire ou le patrimoine de l’Orient-Express. Il est le dépositaire des archives d’entreprise de l’ancienne Compagnie internationale des wagons-lits ainsi que d’un riche ensemble d’objets historiques. »
Un train nommé désir. « L’Orient Express est un désir ancré dans l’inconscient collectif. Il représente l’exotisme du voyage, l’inattendu au-delà des frontières, l’inconnu à l’horizon sous le défilé esthétique du changement de saison. Il est en cela un fantasme, soit un scénario imaginaire préfigurant la réalisation d’un désir. Autrement dit, bien plus qu’une invitation au voyage, il incarne le tout est possible : du meurtre qui alimente les oeuvres d’Agatha Christie aux coups de foudre et autres passions qui prennent corps sur les rails ; entre pulsion de mort et pulsion de vie ; c’est tout un concentré d’existence qui se joue le temps d’un trajet. Mais pas n’importe quel trajet, car ce qui bouscule également dans l’Orient-Express, c’est le temps : ici, il n’a jamais été question de grande vitesse, de kilomètres avalés à un rythme déchaîné, mais bel et bien d’éloge de la lenteur, d’un hommage à la divagation et autre flânerie. En contre-pied de la modernité, dont le train et son gain de temps est l’un des premiers emblèmes, l’Orient-Express s’impose comme une machine à contre-emploi entièrement dédiée à l’élégance, à l’inutile et à l’inédit. »
Elsa Godart, philosophe. dans « Il était une fois l’orient Express », Beaux Arts éditions, Hors série, 2014
Bibliographie :
– Blanche El Gammal, L’Orient Express raconté par les écrivains, éditions Phébus, 2021, 344 p.
– Il était une fois l’Orient express, catalogue de l’exposition, Institut du Monde Arabe en partenariat avec la SNCF, édition Snoeck, 2014, 104 p.
– Il était une fois l’Orient Express, Beaux Art éditions, hors série, 2014, 44 p.
– Méryem Hani, L’Orient-Express, véhicule des fantasmes, édition Non lieu, 2013, 240 p.
– Agatha Christie, Le crime de l’Orient-Express, vue par Martin Parr, éditions du Masque, 2013, 342 p.
– Vladimir Fédorovski, Le roman de l’Orient-Express, éditions du Rocher, 2006, 206 p.